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Toute épopée grecque du poète Homère ne doit jamais être lue à voix basse à soi-même, mais parlée à voix haute à tous ceux qui veulent l’écouter, surtout si elle a trait à la guerre de Troie. Ses poèmes épiques chantent les louanges de héros familiers tels qu’Achille et Ulysse. Mais qu’en est-il de Diomède ?
Tout au long de l’Iliade, Diomède est nommé « Roi Diomède, le fléau de Troie », ou « Diomède, le Seigneur de la Guerre » et mentionné dans les deux tiers du poème épique, mais il n’est pas mentionné par beaucoup de ceux qui l’ont lu. Comment se fait-il qu’un tel homme n’ait pas été reconnu comme n’importe quel autre héros ? Serait-ce parce qu’il était un homme et qu’il ne descendait pas des dieux ?
Est-ce que c’est son besoin constant de rester honorable et dévoué aux yeux de l’aversion qui l’a empêché d’être grand ? Si l’on entendait le poème lu à haute voix, on pourrait peut-être répondre à ces questions. Un examen plus approfondi du caractère de Diomède permettrait peut-être de trouver une réponse.
Péchés du Père. Les débuts de Diomède
Diomède était le fils de Tydeus, qui fut banni de Caydon après avoir tué ses parents et ses oncles paternels, dans l’espoir d’usurper le trône de son père Oeneus. Oeneus a ensuite exilé Tydeus et la jeune Diomède a été marquée à jamais par le déshonneur de son père. Sur le chemin de la famille pour trouver la sécurité, Tydeus trouva refuge à Argos auprès du roi Adsastus en échange de son soutien contre Thèbes.
N’ayant pas d’autre choix, Tydeus accepta, ce qui entraîna sa mort sur le champ de bataille de Thèbes. Ce seul acte a provoqué de nouvelles querelles de sang dans la famille de Diomède et, même si Oeneus avait banni Tydeus, en emprisonnant Oeneus, les fils d’Argios ont poussé Diomède à agir une fois qu’il a eu la majorité.
Maison de Diomède près des murs de Pompéi. (Αππο / Domaine public)
Par obligation, Diomède a tué les fils d’Argios. Cela a permis de libérer son grand-père Oeneus, ce qui a entraîné le pardon des actes de son père et la récompense du royaume d’Andriamon. Cependant, ce qui semble être une belle fin à une histoire de famille, deux fils survivants nommés Onchestos et Thérisites ont tendu une embuscade à Diomède et à Oeneus sur leur chemin vers Péléponnèse, ont tué Oeneus, puis se sont enfuis.
Bien que son grand-père soit mort, il a rendu le corps à Argos pour qu’il soit enterré dans des conditions correctes. Diomède épousa ensuite Aigialeia, fille d’Adrastos, et devint le plus jeune roi d’Argos. En tant que roi d’Argos, Diomède s’est révélé être un homme politique compétent et a apporté beaucoup de richesse et de stabilité à son royaume. De nombreux souverains, dont Agamemnon, le respectaient.
Diomède était un prétendant d’Hélène
Comme le dit le poème, le roi Tyndareus avait élevé Hélène comme sa belle-fille mais s’inquiétait, alors qu’elle devenait la plus belle femme du monde, qu’elle ne provoque une guerre entre les hommes. Quand Hélène est devenue adulte, les salles du roi Tyndareus ont été inondées par de nombreux princes et rois qui souhaitaient obtenir sa main en mariage.
L’un de ces prétendants était Diomède lui-même. Par crainte de la jalousie masculine, le roi Tyndareus fit prêter à tous les prétendants un serment d’honneur pour défendre et protéger celui qui avait gagné la main d’Hélène. En fin de compte, c’est le roi Ménélas de Sparte qui sera donné en mariage à Hélène.
Lorsque Paris emporta Hélène à Troie, Ménélas exigea avec colère un châtiment. Par le serment de Tyndareus, tous les anciens prétendants, y compris Diomède, furent convoqués par le roi Agamemnon pour ramener Hélène de Troie. Parmi tous les prétendants qui ont mis leurs flottes en gage, Diomède a promis de donner 80 de ses navires de guerre pour les rejoindre.
Paris et Hélène. (Tarawneh / Domaine public)
C’était la deuxième plus grande promesse après celle du roi Agamemnon, qui a promis 100 navires. Cependant, avant que la flotte ne puisse prendre la mer, Diomède et Ulysse avaient besoin d’Achille pour participer à cette entreprise.
Diomède et Achille
Alors que les flottes se rassemblaient à Aulis pour préparer la guerre contre Troie, le prophète Calchas déclara que l’armée achéenne ne mettrait jamais Troie à sac sans l’aide du demi-dieu Achille. Ulysse et Diomède ont alors été chargés par Calchas de trouver le navire d’Achille quelque part près de Scyros. Cependant, la localisation d’Achille restait encore assez vague.
Un plan qu’Ulysse a concocté était que lui et Diomède se déguisent en colporteurs et se présentent devant le palais de Scyros avec des bibelots et des trésors féminins délicats dignes des filles d’un roi. Ils étalent leurs cadeaux sur une table et dégainent ensuite un bouclier et une épée. Tandis que les jeunes filles du palais venaient admirer ses bibelots, Ulysse fit signe à Diomède de tromper comme si elles étaient attaquées.
Une personne s’est emparée du bouclier et de l’épée et a sauté dans l’action, se donnant comme le jeune Achille. Ulysse se moqua de l’amusement de l’urgence d’Achille, puis Diomède et Ulysse convainquirent le jeune Achille de se joindre à eux dans la bataille contre Troie.
Au testament de Diomède et à son implacable retenue, il a été associé à Thersites, le fils survivant d’Agrios, qui était responsable de la mort du grand-père de Diomède, Oeneus, et a menacé sa vie. Le lien de Diomède avec l’alliance achéenne était plus fort que les querelles de sang du passé. Son serment était si fort, que lorsque Thersites a finalement atteint sa fin par l’épée d’Achille, Diomède était le seul à détester Achille pour son action impulsive.
Dans le quatrième livre de l’Iliade, Achille est insulté par le refus du roi Agamemnon de rendre la Chrysée capturée à son père, Chryses, le prêtre d’Apollon. Après un fléau d’Apollon, qui toucha une grande partie de l’armée d’Agamemnon, Calchas et Achille convainquirent Agamemnon de rendre la Chryseis à son père. Cependant, Agamemnon fit pression sur Achille pour qu’il lui remette Briseis à la place de Calchas.
Furieux des exigences d’Agamemnon, Achille refuse de se battre avec l’Alliance Achéenne et part. Bien qu’Agamemnon ait tenté d’apaiser Achille pour qu’il revienne, Achille a ignoré tous les cadeaux. Diomède s’offrit alors de diriger le reste de l’armée achéenne contre Troie jusqu’au retour d’Achille.
Agamemnon tente d’apaiser Achille pour qu’il revienne. (VladoubidoOo / Domaine public )
L’une des comparaisons les plus intéressantes entre les héros de la guerre de Troie est celle entre Diomède et Achille. Même s’ils étaient radicalement différents, ils étaient souvent considérés comme des allégories sur la façon dont on doit faire face au destin. Diomède croyait au destin, tandis qu’Achille le contestait constamment.
Diomède et la guerre de Troie
Dans le cinquième livre de l’Iliade, Athéna confère à Diomède la sagesse, le courage, la capacité de distinguer les dieux des mortels, et le feu qui entoure son bouclier et son casque. Avec l’aide d’Athéna, sa fureur fut inégalée contre les Troyens.
Diomède a affronté Énée, le fils d’Aphrodite, et Pandarus sur leur char de guerre. Une volée entre Pandarus et Diomède, a entraîné la mort de Pandarus. Désormais vulnérable, Diomède a renversé Énée à mains nues. Alors que Diomède tentait de lui écraser les hanches avec une grosse pierre, Aphrodite apparut sur le chemin pour faire face à l’assaut de Diomède.
Diomède attaque Énée alors qu’Aphrodite se tient derrière lui. (Dr. Yasas Bandara / Domaine public )
Apollo a ensuite distrait Diomède pour aider Aphrodite à s’échapper vers le mont Olympe et a fait signe à Arès de combattre Diomède. Sans hésiter, Diomède le blessa rapidement à l’estomac, forçant Arès à crier intensément la voix torturée de 10 000 hommes alors qu’il fuyait pour se mettre à l’abri. Ce jour-là, Diomède est devenu le seul humain à avoir jamais blessé deux dieux de l’Olympe.
Dans les batailles qui ont suivi, Diomède a été connue sous le nom de « Terreur de Troie ». Sa fureur était si intense que les héros de Troie hésitaient à le défier.
Le combat de Diomède alors qu’il mène les troupes dans la guerre de Troie. (DcoetzeeBot / Domaine public )
Même le héros Glaucus a refusé de combattre Diomède en combat singulier. Au lieu de cela, ils ont échangé des armures qui ont conduit à la victoire de Diomède, grâce à l’obtention de la meilleure armure de Glaucus.
Dans le huitième livre, Zeus avertit férocement les Achéens qu’il protège désormais Troie et que tout le monde doit se retirer en mer. Diomède est resté derrière pour défier Hector dans un duel de chars, mais Zeus est intervenu en lançant des éclairs sur le char de Diomède.
Contre la volonté de Diomède, Nestor, qui conduisait son char, l’a forcé à se retirer avec le reste des Achéens. Insatisfait de cette retraite, Diomède a mené une petite contre-attaque au milieu de la nuit, pendant que l’armée d’Hector dormait. Hector et ses hommes se sont repliés derrière les murs de Troie.
Dans les livres 9 et 10, Ulysse et Diomède ont reçu l’ordre d’Agamemnon d’espionner le camp de Troie à la tombée de la nuit. Sur leur chemin, ils ont découvert Dolon, qui était en mission depuis Hector pour faire de même auprès des Achéens. Après avoir interrogé Dolon, Ulysse et Diomède ont appris l’emplacement du camp thrace.
Après que les deux rois eurent obtenu les informations qu’ils voulaient, ils tuèrent Dolon et attaquèrent les Thraces, tuant 12 hommes thraces et ramenant leurs chevaux à la flotte d’Agamemnon. Bien qu’ils aient été tentés de tuer le roi thrace, ils craignaient une nouvelle colère des dieux et le réveil du reste de l’armée troyenne.
Hector a attaqué dans l’après-midi, forçant les Achéens à se replier derrière leurs barricades. Ulysse et Diomède ont défendu les Achéens qui battaient en retraite. Une fois de plus, Hector et Diomède s’affrontent.
Diomède a lancé sa lance vers la tête d’Hector et sans son casque béni par Apollon, Hector aurait sûrement été tué. Plutôt que de battre en retraite, Hector s’est lancé à Diomède pour le désarmer.
Paris blesse alors Diomède en lui clouant le pied au sol avec une flèche. Voyant cela, Ulysse a mis Diomède à l’abri pour qu’il puisse se déloger et battre en retraite.
Pendant ce temps, les patrouilles portaient l’armure d’Achille pour rallier les Myrmidons et les mener au combat. Les patrouilles ont repoussé les forces d’Hector, mais au prix de sa propre vie par les mains d’Hector lui-même. Apprenant la mort des patrouilles, Achille retourne au combat.
C’est alors que la querelle entre Hector et Diomède a pris fin et que la soif de sang entre Achille et Hector a commencé. Le résultat fut une fureur plus forte que ce que Diomède ne pourrait jamais atteindre. À la fin, Achille tua Hector et traîna son corps derrière son char dans la ville de Troie.
Achille triomphant traînant le corps sans vie d’Hector à Troie. (Dr.K. / Domaine public )
Achille atteint alors sa fin par la flèche de Paris, se blessant à la cheville. La perte de Paris par Philoctète a suivi peu après, faisant du bilan des héros pendant cette guerre dans l’impasse une tragédie pour les deux camps.
Ulysse et Diomède ont de nouveau espionné la ville de Troie pendant la nuit. Ils ont reçu une rumeur selon laquelle Troie tomberait si la statue du Palladium ne restait pas à l’intérieur de la ville fortifiée. Tous deux se sont déguisés en mendiants et sont entrés dans la ville sans se faire repérer.
Bien que cette astuce ait fonctionné en d’autres temps, cette fois c’est Helen qui les a repérés. Avec son aide, Diomède et Ulysse ont tué de nombreux gardes et quelques prêtres d’Athéna. Ils ont finalement volé le Palladion.
Ulysse et Diomède volent le Palladion à Troie. (Bibi Saint-Pol / Domaine public )
Cependant, pour des raisons inconnues, étant donné la longue histoire d’aventures entre Ulysse et Diomède, Ulysse a tenté de tuer Diomède pour possession de la statue de Palladion. Cependant, Diomède a été capable de se défendre et s’est abstenu de tuer Ulysse, pour le plus grand bien de l’alliance.
Bien que leur amitié ait été mise en péril, une leçon a été tirée de leur vol de la statue de Palladion : le respect des coutumes des dieux par les Troyens. Comme leurs statues et leurs reliques de culte sacré étaient tenues en si haute estime, Ulysse eut l’idée de construire l’ultime offrande de tribut connue sous le nom de célèbre cheval de Troie.
Diomède et le cheval de Troie
La construction du Cheval de Troie devait servir de subterfuge pour entrer dans la ville fortifiée de Troie. Après dix ans et d’innombrables batailles, le succès de la prise de la ville semblait être plus un espoir qu’une réalité. Bien que beaucoup aient souhaité rentrer chez eux, Ulysse a convaincu Agamemnon de faire une dernière tentative.
L’alliance des Achéens a fait semblant de s’éloigner et a laissé un cheval de bois géant où Ulysse et Diomède, ainsi que plusieurs autres héros, se sont cachés dans les espaces creux de la construction. Considérant cela comme un geste religieux envers Athéna pour un retour en toute sécurité, les Troyens ont honoré ce cadeau et l’ont apporté dans leur ville fortifiée en guise de trophée.
Cependant, une fois la nuit venue, Ulysse et Diomède se sont libérés du cheval et, avec plusieurs autres Achéens, ont ouvert les portes pour permettre à la force de l’alliance des Achéens d’envahir la ville. C’est cet acte final qui a mis fin à la guerre de Troie.
Diomède après Troie
Après la guerre, Diomède a mis les voiles pour son voyage de retour. Il est dévié de sa route par une tempête sur la côte de la Lycie, où il est capturé et emprisonné par le roi Lycus. Le roi espérait le sacrifier à Arès, mais la fille de Lycus, Callirrhoe, a eu pitié de Diomède et l’a libéré. Callirrhoe se suicida peu de temps après.
Diomède espère retourner à Argos pour une réception de bienvenue. Cependant, pendant les dix années de son absence, sa femme Aegialia a été convaincue, par une Aphrodite réticente, qu’il était peut-être mort et qu’elle devait aller de l’avant et trouver un autre prétendant.
Diomède retourne à Argos mais découvre que sa femme est infidèle et vit avec Hippolyte. Aegialia l’empêcha de rentrer dans sa ville, contestant ainsi son droit de roi.
Diomède se rend en Aetolie et fonde la ville d’Argyirpa à Apuilla. Cependant, sa vie d’actions et d’aventures ne s’arrête pas là. Diomède se retrouve à nouveau aux prises avec les troubles d’Agamemnon. Il fut invité à une expédition pour prendre Argos, et Diomède accepta, ce qui permit de la récupérer.
Dans un autre récit, il a rencontré le roi Daunus des Dauniens et Diomède a été sollicité pour aider Daunus dans sa guerre contre les Messapiens en paiement de terres et du mariage de sa fille. Diomède a agi en conséquence et a non seulement dérouté les Messapiens mais aussi vaincu les deux nations connues sous le nom de Mondai et Dardi dans les villes d’Apina et de Trica.
L’histoire de sa mort diffère dans plusieurs récits traditionnels. Dans l’un des récits, Diomède est mort en faisant un canal vers la mer, tandis que dans un autre, il est retourné à Argos, où il est mort, laissant le projet inachevé. Dans un autre récit encore, il a résidé à Urium jusqu’à sa mort, et les albatros ont chanté des chansons de ses triomphes.
Dans des récits plus colorés, il a été donné en pâture à des chevaux carnivores par Héraclès. Dans la dernière et la plus poétique des fins, Diomède ne mourut jamais mais fut béni par Athéna qui lui donna l’immortalité, ce qui fit de lui un dieu avec le reste des Olympiens. Quoi qu’il en soit, ses actes et son sens du devoir restèrent ses caractéristiques de conduite.
Diomède a été tuée par Hercule et dévorée par les chevaux. (Shuishouyue / Domaine public )
Dans la guerre de Troie, Diomède est représenté comme le soldat le plus vaillant qui a maintenu l’honneur, la vigueur et l’obligation quand d’autres héros n’ont pas réussi à le faire. Il a pris le commandement des armées lorsqu’Achille a abandonné la guerre. Bien qu’il n’ait pas été le héros principal, il a été loué pour sa constance dans le devoir et l’honneur tout au long des dix années de la guerre de Troie.
Diomède était classé comme un roi loyal et un féroce guerrier mortel qui, avec l’aide d’Athéna, était capable de blesser les dieux Arès et Aphrodite. Alors pourquoi se souvient-on à peine de lui alors qu’Ulysse et les autres le sont ?
Parce qu’il n’est pas imparfait et qu’il a accepté sa place dans la vie plutôt que de s’obstiner à contester son destin. Par conséquent, aussi bon et incroyable que fut Diomède, sa perfection n’a jamais révélé ce qui pourrait être si l’on choisit de combattre le destin.
Image du haut : Le roi Diomède, chef des troupes et héros méconnu. Source : serhiibobyk / Adobe Stock.
Par B.B. Wagner
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