La vengeance du pirate Jeanne de Clisson, la lionne de Bretagne

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En pleine guerre de Cent Ans entre l’Angleterre et la France, une noble française enragée devenue pirate, Jeanne de Clisson, prend la mer avec une flotte de navires de guerre. Elle traque sans pitié les navires du roi Philippe VI pour venger la mort de son mari. Pour sa férocité, elle fut finalement connue sous le nom de Lionne de Bretagne.

Jeanne et son équipage étaient impitoyables dans leur but et massacreraient presque tout l’équipage des navires du Roi, ne laissant que deux ou trois marins en vie, afin que le message que la Lionne de Bretagne avait frappé une fois de plus revienne au Roi.

Une peinture d’Elsa Millet représentant Jeanne de Clisson, également connue sous le nom de Jeanne de Belleville. ( amandakespohl )

Qui était Jeanne de Clisson ?

Jeanne de Clisson est née dans une famille française aisée en 1300 et a passé la plus grande partie de sa vie en tant que noble. Elle a été mariée à un homme riche, Geoffrey de Châteaubriant, à l’âge de 12 ans et a eu deux enfants. Quelque temps après sa mort, Jeanne se remarie, cette fois avec Olivier de Clisson, un important noble breton qui a passé des années au service de la défense de la Bretagne contre les Anglais.

À titre d’information, lorsque le duc de Bretagne est mort sans héritier mâle en 1341, le roi Édouard III d’Angleterre et Philippe VI de France ont tous deux vu une opportunité. La Bretagne se trouvait entre leurs royaumes et allait leur fournir un point d’appui utile ou un tampon pour l’invasion. Cette question, combinée à la revendication du roi Édouard sur les territoires français et sur la couronne elle-même, constitua la base de la guerre de Cent Ans .

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La comtesse Jeanne. ( Domaine public )

L’exécution d’Olivier réveille la lionne de Bretagne

Bien qu’Olivier ait servi les Français en défendant la Bretagne contre les Anglais, les autorités françaises – en particulier Charles de Blois, qui avait autrefois combattu aux côtés d’Olivier – ont commencé à douter de sa loyauté. Des rumeurs se sont répandues selon lesquelles Olivier avait fait défection du côté anglais.

Ainsi, le roi Philippe VI suit les conseils de Charles de Blois et fait capturer Olivier et le juge pour trahison. Le 2 août 1343, il est exécuté par décapitation aux Halles. La tête d’Olivier fut ensuite envoyée à Nantes et exposée sur un poteau à l’extérieur du château de Bouffay.

Jeanne, furieuse et désorientée par l’exécution de son mari, jure de se venger du roi et de Charles de Blois.

Exécution d’Olivier IV de Clisson. Peinture attribuée à Loyset Liédet, enlumineur flamand (v.1420-v.1483) dans les « Chroniques du Seigneur Jehan Froissart ». ( Domaine public )

La flotte noire s’agrandit

La première chose que Jeanne de Clisson fit fut de vendre les terres qu’elle possédait encore et de lever une petite force d’hommes loyaux avec lesquels elle attaqua les forces pro-françaises en Bretagne. Lorsque sa situation est devenue trop dangereuse sur terre, elle a acheté trois navires de guerre et a pris la mer.

Elle a fait peindre ses navires en noir et teindre leurs voiles en rouge pour intimider son ennemi, ce qui lui a valu le titre de « Flotte noire ». Les navires de la Flotte Noire patrouillaient dans la Manche à la recherche de navires français, en particulier ceux appartenant au roi Philippe et à des membres de la noblesse française. Ses équipages, aussi impitoyables sous ses ordres qu’elle l’était elle-même, tuaient presque tous les membres des équipages de l’ennemi, n’en laissant qu’un ou deux vivants pour porter au roi la nouvelle qu’elle avait frappé à nouveau. Cela valut à Jeanne l’épithète de « lionne de Bretagne » – vilipendée comme un monstre par certains, louée comme une héroïne par d’autres.

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Dans ses efforts pour garder la Manche complètement libre de navires français, elle a formé une alliance avec les Anglais, blanchissant les fournitures de leurs soldats pour les batailles. Elle a continué son travail de pirate même après la mort de son ennemi, le roi Philippe VI, en 1350.

Une rareté pour les pirates – Jeanne termine son histoire « heureusement pour toujours ».

Jeanne de Clisson a combattu comme pirate pendant 13 ans. Lorsque sa quête de vengeance s’est achevée, ce n’est pas parce qu’elle a perdu une bataille, ni parce que les autorités françaises l’ont finalement rattrapée et se sont vengée.

En fait, l’histoire de Jeanne se termine lorsqu’elle a trouvé l’amour avec un noble anglais nommé Sir Walter Brentley. Il avait été le lieutenant du roi Edward III lors d’une campagne contre Charles de Blois. Elle épouse Sir Walter en 1356 et s’installe dans une vie tranquille au château d’Hennebont en France, qui était un territoire de ses alliés de Montfort, et y meurt plus tard d’une cause inconnue.

Jeanne a trouvé l’amour avec un noble anglais nommé Sir Walter Brentley. ( Alchetron )

Mais l’histoire de Jeanne ne s’est pas terminée parfaitement, de son point de vue, car elle n’a jamais réussi à se venger de Charles de Blois pour son rôle dans la mort d’Olivier. Il a vécu jusqu’en 1364, date à laquelle il est mort au combat. Il a ensuite été canonisé en tant que saint dans l’église catholique romaine.

Témoignages historiques sur la vie de Jeanne de Clisson

Il convient de noter que les références réelles vérifiables relatives à la vie et aux exploits de Jeanne sont limitées, bien qu’elles existent. Les documents historiques comprennent un jugement français de fin 1343 condamnant Jeanne comme traîtresse et ordonnant la confiscation de ses terres. En 1345, des documents de la cour anglaise indiquent qu’Edward lui a accordé un revenu provenant de terres qu’il contrôlait en Bretagne et elle est mentionnée dans une trêve établie entre la France et l’Angleterre en 1347 comme une alliée anglaise de valeur.

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Il existe également un manuscrit du XVe siècle, connu sous le nom de Chronographia Regnum Francorum, qui confirme certains détails de la vie de Jeanne de Clisson.

Néanmoins, il est presque certain que de nombreux récits sur la Lionne de Bretagne ont été exagérés au fil des ans, comme les récits de Jeanne prenant un plaisir excessif à décapiter personnellement des membres d’équipage français avec une hache, et d’autres légendes de ce genre.

Quels que soient les faits précis, il est clair que Jeanne de Clisson n’était pas une « demoiselle en détresse » sans défense, mais une femme féroce et courageuse qui se battait sans relâche pour venger la mort de son mari.

Image du haut : Image représentative du pirate Jean de Clisson, la lionne de Bretagne. Source : ratpack223 /Adobe Stock

Par Joanna Gillan

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