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Le I Ching (communément traduit par « Livre des changements » ou « Classique des changements ») est un ancien texte philosophique chinois et l’un des livres les plus importants de la littérature mondiale. Il est le plus ancien des cinq classiques du confucianisme et offre une sagesse pratique pour toute situation et un ordre de l’univers. Bien que le I Ching ait été utilisé à l’origine à des fins de divination, il est devenu par la suite un élément important du système philosophique chinois. L’influence du Yi Jing se fait encore sentir aujourd’hui, car de nombreux concepts qui caractérisent la vision traditionnelle chinoise du monde, notamment le Yin et le Yang, le Qi et les cinq éléments, sont exposés dans ce texte ancien.
Qui a écrit le I Ching ?
Il y a deux points de vue principaux concernant la paternité du I Ching. Selon le point de vue traditionnel chinois, le I Ching a été écrit par le sage roi mythique Fu Xi, qui aurait vécu pendant la première moitié du 3ème millénaire avant JC. La légende veut que les huit trigrammes aient été révélés à Fu Xi de manière surnaturelle. À l’époque de Yu le Grand, un souverain chinois légendaire qui a vécu vers la fin du troisième millénaire avant J.-C., les huit trigrammes s’étaient développés en 64 hexagrammes, ce qui correspond à la structure du I Ching.
Le I Ching. (Cooltoye / CC BY-SA 3.0 )
L’autre point de vue, qui se fonde sur l’érudition moderne, suggère que le I Ching a été compilé à une date beaucoup plus tardive, c’est-à-dire vers la fin du IXe siècle avant J.-C., vers la fin de la dynastie occidentale des Zhou. Ce point de vue exprime, entre autres, un doute sur l’existence de Fu Xi et soutient que les 64 hexagrammes sont antérieurs aux huit trigrammes. De plus, au lieu d’attribuer la paternité du texte à un personnage historique particulier, ce point de vue soutient que le I Ching est une compilation de concepts divinatoires qui étaient courants pendant la période Zhou occidentale.
La complexité du I Ching
Le I Ching est de nature cryptique et de nombreuses interprétations et commentaires du texte ont été écrits au fil du temps. Selon la vision traditionnelle chinoise, ce n’est que sous le règne du roi Wu de Zhou (le fondateur de la dynastie Zhou qui a vécu au 11ème siècle avant JC) que l’interprétation la plus profonde du I Ching a été écrite. Le frère du roi, le duc Wen de Zhou, aurait écrit le Yao Ci (« Explication des lignes horizontales ») qui expliquait la signification de chaque ligne horizontale dans chaque hexagramme.
Une page d’une dynastie de chanteurs imprimée dans le I Ching. (ReijiYamashina / domaine public)
La première série de commentaires sur le I Ching est le Shi Yi (« Dix Ailes »), dont la paternité est traditionnellement attribuée à Confucius lui-même. Des doutes ont été émis à ce sujet depuis le XIe siècle après J.-C. et les spécialistes modernes estiment que Confucius n’a rien à voir avec le I Ching. Néanmoins, l’importance du Shi Yi est évidente dans le fait qu’à l’époque de l’empereur Wu de Han (qui a vécu entre le IIe et le Ier siècle avant J.-C.), le Shi Yi (qui était alors connu sous le nom de I Zhuan, « Commentaire sur le I Ching ») et le I Ching ont été combinés pour former le Zhou I (« Changements de Zhou ») et les deux textes ont été canonisés.
Le I Ching a employé une forme de divination connue sous le nom de cléromancie, qui implique le tirage au sort. La lecture peut être tirée au sort de plusieurs façons, notamment en retournant des pièces de monnaie, en comptant les fissures sur les os d’oracle et en utilisant la méthode de divination par la tige d’achillée. Les chiffres sont ensuite convertis en hexagrammes et la fortune peut être interprétée.
Le I Ching est un oracle ancien. ( Monika Wisniewska / Adobe )
Comment le I Ching a-t-il été utilisé dans la vie de tous les jours ?
L’importance du I Ching s’étend au-delà du domaine de la divination, car nombre de ses concepts ont été intégrés dans le système philosophique de la civilisation chinoise. Cela est particulièrement évident dans les enseignements du taoïsme, car sa doctrine du monde naturellement changeant est directement tirée du I Ching. Étant donné que Confucius est traditionnellement considéré comme l’auteur du Shi Yi, le I Ching est également un texte important du confucianisme et les principaux commentaires sur le texte ont été rédigés par des adeptes de cette école de pensée.
L’influence du I Ching se fait sentir encore aujourd’hui, non seulement sous la forme d’un texte oraculaire ou d’un système philosophique oriental, mais aussi dans notre vie quotidienne. L’histoire commence à la fin du 17e siècle, lorsque le I Ching est connu en Occident pour la première fois. Ce sont des missionnaires jésuites travaillant en Chine qui ont décodé le texte de manière à pouvoir l’utiliser comme argument en faveur de la vérité universelle du christianisme. C’est auprès des jésuites que le philosophe et mathématicien allemand Gottfried Wilhelm Leibniz a appris l’existence du I Ching, ce qui a conduit à la création de son code binaire . Bien que Leibniz n’ait trouvé aucune utilité à sa création de son vivant, le code binaire est aujourd’hui utilisé dans presque tous les ordinateurs modernes.
Image du haut : Disque I Ching. Source : ft2010 / Adobe.
Par Wu Mingren
Références
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