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Le flânage social est un phénomène dans lequel les gens consacrent moins d’efforts à une tâche lorsqu’ils travaillent en groupe que lorsqu’ils travaillent seuls. Les chercheurs qui se concentrent sur l’efficacité des groupes étudient les raisons de ce phénomène et ce qui peut être fait pour le prévenir.
- Les psychologues définissent le flânage social comme la tendance à fournir moins d’efforts lorsqu’on travaille en groupe, par rapport à un travail individuel.
- Le flânage social est l’une des raisons pour lesquelles les groupes travaillent parfois de manière inefficace.
- Bien que le flânage social soit courant, il ne se produit pas toujours et des mesures peuvent être prises pour encourager les gens à s’investir davantage dans des projets de groupe.
Vue d’ensemble
Imaginez que vous êtes chargé de réaliser un projet de groupe avec vos camarades de classe ou vos collègues de travail. Travaillerez-vous plus efficacement au sein d’un groupe ou seul ?
Certaines recherches suggèrent que les gens peuvent en fait être moins efficaces lorsqu’ils travaillent en tant que membres d’un groupe. Par exemple, vous et vos camarades de classe pourriez avoir des difficultés à coordonner les tâches. Vous pourriez répartir le travail de manière inefficace ou faire double emploi si vous ne coordonnez pas qui fait quoi. Vous pouvez également rencontrer des difficultés si tous les membres du groupe ne travaillent pas de la même manière. Par exemple, certains de vos camarades peuvent être moins enclins à s’investir dans le projet, pensant que le travail des autres compensera leur inaction.
Si vous n’êtes pas fan du travail de groupe, vous ne serez pas surpris d’apprendre que les psychologues ont constaté que cela se produit réellement : les gens ont tendance à fournir moins d’efforts lorsqu’ils font partie d’un groupe, par rapport à ceux qui accomplissent des tâches individuellement.
Études clés
L’inefficacité relative des groupes a été étudiée pour la première fois par Max Ringelmann au début des années 1900. Il a demandé aux gens d’essayer de tirer le plus fort possible sur une corde et a mesuré la pression qu’ils étaient capables d’exercer lorsqu’ils étaient seuls, par rapport aux groupes. Il a constaté qu’un groupe de deux personnes travaillait moins efficacement que deux personnes travaillant indépendamment. De plus, à mesure que les groupes devenaient plus grands, le poids que chaque individu tirait diminuait. En d’autres termes, un groupe dans son ensemble était capable d’accomplir plus qu’une seule personne, mais en groupe, le poids que chaque membre du groupe avait tiré était moindre.
Plusieurs décennies plus tard, en 1979, les chercheurs Bibb Latané, Kipling Williams et Stephen Harkins ont publié une étude qui fait date sur la paresse sociale. Ils ont demandé à des étudiants masculins d’essayer d’applaudir ou de crier aussi fort que possible. Lorsque les participants étaient en groupe, le bruit fait par chacun était inférieur à celui qu’ils avaient fait lorsqu’ils travaillaient individuellement. Dans une deuxième étude, les chercheurs ont cherché à vérifier si le simple fait de penser qu’ils faisaient partie d’un groupe suffisait à provoquer un flânage social. Pour ce faire, les chercheurs ont fait porter aux participants des bandeaux et des écouteurs, et leur ont dit que les autres participants crieraient avec eux (en réalité, les autres participants n’avaient pas reçu l’instruction de crier). Lorsque les participants pensaient agir en groupe (mais qu’ils étaient en fait dans le « faux » groupe et qu’ils criaient vraiment seuls), ils n’étaient pas aussi bruyants que lorsqu’ils pensaient crier individuellement.
La deuxième étude de Latané et ses collègues s’intéresse aux raisons pour lesquelles le travail de groupe peut être si inefficace. Les psychologues émettent l’hypothèse qu’une partie de l’inefficacité du travail de groupe est due à ce que l’on appelle la perte de coordination (c’est-à-dire que les membres du groupe ne coordonnent pas leurs actions efficacement) et qu’une autre partie est due au fait que les personnes font moins d’efforts lorsqu’elles font partie d’un groupe (c’est-à-dire le flânage social). Latané et ses collègues ont constaté que les gens étaient plus efficaces lorsqu’ils travaillaient seuls, un peu moins efficaces lorsqu’ils pensaient seulement faire partie d’un groupe, et encore moins efficaces lorsqu’ils faisaient réellement partie d’un groupe. Sur cette base, Latané et ses collègues ont suggéré qu’une partie de l’inefficacité du travail de groupe provient des pertes de coordination (qui ne peuvent se produire que dans les vrais groupes), mais que le flânage social joue également un rôle (puisque la perte de coordination ne peut expliquer pourquoi les « faux » groupes sont encore moins efficaces).
Dans une méta-analyse de 1993, Steven Karau et Kipling Williams ont combiné les résultats de 78 autres études pour évaluer quand il y a paresse sociale. Dans l’ensemble, ils ont trouvé un soutien à l’idée qu’il y a paresse sociale. Toutefois, ils ont constaté que certaines circonstances pouvaient réduire le phénomène de paresse sociale, voire l’empêcher. Sur la base de ces recherches, Karau et Williams suggèrent que plusieurs stratégies peuvent potentiellement réduire le phénomène de mollasson :
- Il devrait y avoir un moyen de contrôler le travail de chaque membre du groupe.
- Le travail doit avoir un sens.
- Les gens doivent sentir que le groupe est cohésif.
- Les tâches doivent être définies de manière à ce que chaque personne du groupe puisse apporter une contribution unique et que chacun ait le sentiment que sa part du travail compte.
Comparaison avec des théories connexes
Le flânage social est lié à une autre théorie en psychologie, l’idée de diffusion de la responsabilité. Selon cette théorie, les individus se sentent moins responsables d’agir dans une situation donnée s’il y a d’autres personnes présentes qui pourraient également agir. Tant pour le flânage social que pour la diffusion de la responsabilité, une stratégie similaire peut être utilisée pour combattre notre tendance à l’inaction lorsque nous faisons partie d’un groupe : attribuer aux personnes des tâches uniques et individuelles dont elles doivent être responsables.
Sources et lectures complémentaires :
- Forsyth, Donelson R. Group Dynamics. 4e éd., Thomson/Wadsworth, 2006. https://books.google.com/books?id=jXTa7Tbkpf4C
- Karau, Steven J., et Kipling D. Williams. « Marge de manoeuvre sociale : Une révision méta-analytique et une intégration théorique ». Journal of Personality and Social Psychology, vol. 65, no. 4, 1993, pp. 681-706. https://psycnet.apa.org/record/1994-33384-001
- Latané, Bibb, Kipling Williams et Stephen Harkins. « Beaucoup de mains font la lumière sur le travail : Les causes et les conséquences de la paresse sociale ». Journal of Personality and Social Psychology, vol. 37, no. 6, 1979 : pp. 822-832. https://psycnet.apa.org/record/1980-30335-001
- Simms, Ashley, et Tommy Nichols. « Social Loafing » : A Review of the Literature ». Journal of Management Policy and Practice, vol. 15, no.1, 2014 : pp. 58-67. https://www.researchgate.net/publication/285636458_Social_loafing_A_review_of_the_literature